Voyages
Sabrina, Jean-Marc et Sohana - Voyage à New-Delhi et Varanasi- Décembre 2022
"Le Gange, fleuve-matrice, fleuve-mémoire ouvert à tous les échos. Fleuve-femme, funambule en lisière de l’éternité, mais en prise constante avec le balancier de la vie, remontant son propre cours d’une seule et longue haleine : à la source du mouvement, à la source du son, à la source du mot. Traversée des mondes et des signes, Gangâ voudrait dire l’intensité féminine du fleuve (en Inde, le Gange est à jamais déesse) dans sa dimension vivace et toujours renouvelée : joie, sensibilité, méditation, deuil, mélancolie. Certains lieux parlent juste ; ils parlent une langue inasservie, en rupture de boussole – une langue d’avant ce qui fut et sera. En ces lieux-pépites, à même de sanctifier le regard, nous vacillons de toutes parts. Jaillissements, trouées, sursauts – la beauté violente souffle en rafales." Zeno Bianu, SATORI EXPRESS, le castor Astral, 2017.
Ladakh
Août 2018
Un groupe de 15 personnes part, autour de Sabrina notre professeur de yoga, pour un voyage initiatique au Ladakh.
Le Ladakh se situe dans la région de Jammu-et-Cachemire, au nord de l’Inde, dans le haut désert de l’Himalaya.
Arrivée à New Delhi, choc des cultures devant tant de misère mais aussi d’exubérance. Odeurs, Klaxons, tuk-tuk, musiques , la ville nous happe.
Puis départ pour Leh, la capitale du Ladakh, à 3500 m d’altitude. Nos pas et nos corps deviennent lents et lourds, le temps de nous acclimater à nos nouvelles conditions de vie.
Nous sommes charmés par cette ville ancienne, par ses ruelles labyrinthiques, ses monastères bouddhistes, ses stupas et moulins à prière.
Notre périple en bus vers la vallée de la Nubra nous fait emprunter ce qui fut la route de la soie, si dangereuse, avec éboulements intempestifs et kyrielle d’hommes et de femmes y travaillant sans relâche pour la consolider. Cette route est la plus haute route carrossable du monde et passe, à
5359m, par le col de Kardung La.
Fascinant et terrifiant à la fois.
Vertiges, nausées, chacun se débrouille comme il peut.
Arrivée dans la Nubra, avec ses incroyables dunes de sable et ses chameaux et avec son monastère de Diskit datant du 14e siècle.
Nous nous situons ici au confluent des 3 vallées de l’Inde, du Pakistan et de la Chine. Région militairement très surveillée.
Nous suivons la vallée de l’Indus et partons à Kargil, point de départ de notre trek de 5 jours.
Stanzin, notre guide, saura nous faire traverser montagnes, cols et rivières et mener au mieux notre périple. Yaks, chevaux, chaï, toilette dans l’eau glacée de la rivière, bivouac, sherpas, pureté de l’air, émerveillement devant tant d’immensité ….
Puis nous nous posons à Likhir, village au milieu de nulle part,
notre lieu de retraite, yoga, silence, méditation sur le toit de notre hôtel, devant des couchers de soleil rose sur les montagnes himalayennes.
Puis nous voilà à Alchi, village au bord de l’Indus, avec ses marchés, artisans, pierres, mala, bouddhas et ganesha.
Et avec ces femmes qui, a même le sol, cassent les noyaux d’abricot pour les faire sécher et les vendre tels quels ou bien en faire de l’huile ou des crèmes de soin. Magnifique et émouvant.
Notre dernière étape sera Tso Moriri , lac de 120km2 se situant à 4522 m d’altitude.
Le village habituellement calme a été pris d’assaut par des colonies de jeunes moines en voyage d’étude.
De plus, le village est bouleversé par un événement inhabituel : le décès d’un lama important . Son corps est conservé dans le monastère où la population se presse de façon ininterrompue pour des prières et des offrandes. Le lendemain, nous avons le grand privilège d’assister aux funérailles.
Des centaines de Ladakhis ont afflué des régions avoisinantes, des grands lamas avec garde rapprochée sont arrivés par hélicoptère.
Cérémonie avec costumes époustouflants, instruments de musique ancestraux, danses , chants, soleil de plomb et poussière , katha, écharpes en soie blanche, et finalement crémation au sommet de la colline .
Nous sommes sans voix.
Nous revenons à Leh puis à New Delhi . Derniers achats, derniers souvenirs, derniers indiens qui, d’un hochement de tête, nous disent « oui » et « non » en même temps.
L’Inde et ses mystères nous a nourris, enrichis et rendus un peu plus humbles
Michelle